La poème

• Durée : 30 minutes
• France
• Public adulte
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Jeanne Mordoj

Une femme en tailleur gris, avec un petit orgue indien qui ressemble à une valise en carton... se déshabille peu à peu, gobe des œufs, les recrache, les pond, déploie et tortille lentement son corps. Son visage est stupéfait, douloureux, comique. C’est une farce et un accouchement. Des faux seins apparaissent et se détachent pour finir en quilles à jongler. Puis un œuf cassé lâche son jaune qui glisse sans jamais tomber, comme une bulle, d’un bras nu à l’autre, en passant par les épaules et le cou. C’est l’instant où les forces sont en équilibre, celles de la femme, de l’homme et du poulet...
Avec La Poème, Jeanne Mordoj poursuit son exploration artistique du Féminin. Elle mêle prouesse et étrangeté, symboles archaïques et gags. Mettant son propre corps en scène, elle jongle avec ses seins, fait la danse du ventre, crée une sorte de masque rituel avec des coquilles d’œufs, chante. Une célébration joyeuse et étrange du vivant, du ventre maternel et de la voix, qui exprime la féminité avec une simplicité quasi animale. Un visage et un corps tout en élasticité, un sens inné de la clownerie : Jeanne Mordoj affirme un langage bien personnel, où la matière se fait complice du corps et de la voix. Forte et sensible, délicate et brutale, malicieuse et souveraine, ventriloque et jongleuse contorsionniste, elle semble une sorcière des temps anciens, familière du mystère qui se retranche derrière l’apparence...